Selon les dernières prévisions du rapport de politique monétaire de la BCEAO, les économies de la région UEMOA devraient connaître un regain d’activité au cours de l’année 2021, soutenu par l’orientation favorable de la conjoncture internationale, la conduite de projets de relance économique par les Etats membres ainsi que le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCEAO. Selon les dernières prévisions, le PIB de l’Union, en termes réels, connaîtrait une progression de 6,1% en 2021, soit 0,4 pdp de plus qu’en 2019 et 4,3 pdp au-dessus de son niveau de 2020. Pour 2022 et 2023, la croissance économique se consoliderait au sein de l’UEMOA, avec des taux de croissance respectifs de 6,4% et 7,9%. Ces performances résulteraient de l’accroissement de la production au niveau de l’ensemble des sous-secteurs des économies.
Les dernières prévisions tablent sur une amélioration des déficits budgétaires qui passeraient de 5,9% du PIB en 2021 à 4,9% en 2022 et à 3,8% en 2023. La pression fiscale progresserait graduellement, en passant de 13,3% en 2021 à 13,7% en 2022, puis à 13,9% en 2023. Les échanges extérieurs de l’UEMOA se solderaient par une dégradation du déficit courant rapporté au PIB qui passerait de 4,4% en 2020 à 5,9% en 2021, puis à 6,0% en 2022, suivie d’une amélioration en 2023 à 4,6%.
La détérioration du déficit courant entre 2021 et 2022 serait en liaison avec la poursuite des activités d’exploration pétrolière et la construction du pipeline Niger-Bénin. L’amélioration du déficit courant en 2023, s’effectuerait dans un contexte de hausse substantielle du volume des exportations de pétrole du Niger et du Sénégal. L’excédent du solde global de la balance des paiements se réduirait, passant de 842,1 milliards en 2021 à 664,6 milliards en 2022 puis à 1.260,8 milliards en 2023.
La situation monétaire fait ressortir, pour l’Union, une consolidation du financement des économies avec une progression des créances intérieures de 13,6% en moyenne sur la période 2021-2023. Les réserves de change de l’Union assureraient la couverture de 5,9 mois d’importation de biens et services en 2021, 6,0 mois en 2022 et 6,2 mois en 2023. Le taux de couverture de l’émission monétaire passerait de 78,2% en 2021 à 76,8% en 2023.
Le taux d’inflation, selon le scénario central, est projeté à 3,2% en 2021, après 2,1% en 2020. L’accélération du niveau des prix en 2021 s’expliquerait essentiellement par les tensions sur les prix alimentaires et, dans une moindre mesure, les hausses observées au niveau de la fonction logement. A fin septembre 2023, le taux d’inflation se situerait à 2,4%, dans la zone de confort (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union.
Il est à noter que les projections s’appuient sur les perspectives d’évolution de l’environnement international et de la conjoncture économique interne. Elles sont basées sur les prévisions des variables macroéconomiques clés, à savoir la croissance, l’inflation et les taux d’intérêt, ainsi que l’évolution de la pandémie de la Covid-19. Elles portent également sur les cours internationaux des produits alimentaires et du baril de pétrole ainsi que le taux de change euro/dollar. Au plan interne, les hypothèses techniques prennent en compte les programmes économiques des Etats membres de l’Union et les perspectives d’évolution de la production vivrière
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