Fitch Rating vient de confirmer la note « BB+ » du Maroc, avec une perspective stable. La note « BB+ » du Maroc est étayée, selon l’agence de notation par un historique de stabilité macroéconomique, qui se reflète par une inflation relativement faible et une volatilité modérée du PIB avant la pandémie ; une part modérée de la dette en devises dans la dette totale des administrations publiques et des coussins de liquidité externes relativement confortables. Ces atouts sont contrebalancés par de faibles indicateurs de développement et de gouvernance, une dette élevée des administrations publiques et un déficit budgétaire plus important que chez les pairs.
Le déficit budgétaire devrait se réduire à 6,3 % du PIB en 2021, contre 7,7 % en 2020 (hors produits des privatisations), la reprise économique ayant entraîné une solide reprise des recettes. Les dépenses actuelles restent élevées en raison des dépenses de vaccination et d’autres soins de santé, ainsi que du début de l’expansion des services sociaux (2021 : 0,4% du PIB) dans le cadre de nouvelles initiatives lancées l’année dernière.
Fitch s’attend à ce que les déficits budgétaires ne diminuent que progressivement à mesure que les dépenses liées au nouveau modèle de développement du Maroc (NMD) augmentent. Cependant, Fitch estime que les nouveaux engagements de dépenses resteront inférieurs à l’objectif annuel de 4 % du PIB d’ici 2025, car les autorités s’efforceront de continuer à réduire le déficit.
L’agence de notation souligne par ailleurs que le choc pandémique a aggravé les vulnérabilités financières de certaines entreprises publiques, avec un coût important pour les finances publiques. Les entreprises publiques devraient avoir une dette relativement élevée de 27,7 % du PIB à la fin de 2021, dont plus de 11 % du PIB sont garantis par l’État.
Concernant le secteur bancaire, Fitch considère que la capitalisation du secteur bancaire est faible par rapport à son évaluation des profils de risque des banques. Cela tient compte des concentrations élevées de noms uniques et de l’expansion régionale des banques dans les pays d’Afrique subsaharienne les moins bien notés. Le choc sur la qualité des actifs dû à la pandémie a été globalement gérable, limitant l’impact sur les ratios de fonds propres des banques et nous ne nous attendons pas à ce que les banques aient besoin d’un soutien souverain extraordinaire au cours des deux prochaines années.
L’atténuation des perturbations dues à la crise sanitaire et l’amélioration des précipitations après une sécheresse de deux ans entraîneront un rebond du PIB réel de 6,2 % en 2021, suivi de 3,2 % en 2022, proche du potentiel à long terme. Le lancement d’un fonds d’investissement stratégique en coopération avec le secteur privé et les réformes des marchés des produits et du travail soutiendront la reprise économique.
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