Le 29 mars 2024, Standard & Poor’s a modifié sa perspective sur le Maroc, passant de stable à positive, tout en confirmant les notations ‘BB+/B’. Cette révision reflète la résilience de l’économie marocaine face à divers chocs au cours des cinq dernières années et son accès soutenu au financement domestique et externe.
L’économie marocaine, forte de ses réformes socioéconomiques et budgétaires continues, se dirige vers une économie plus formelle, inclusive et compétitive. Ces réformes devraient stimuler la croissance du PIB et réduire progressivement les déficits budgétaires. En 2023, le Maroc a enregistré des déficits budgétaire et courant inférieurs aux attentes, respectivement à 4,4 % et 0,6 % du PIB, marquant ainsi une avancée significative dans la consolidation fiscale.
Une économie robuste face aux adversités
Le Maroc a su naviguer à travers les tempêtes, y compris la hausse des prix de l’énergie et des aliments liée au conflit russo-ukrainien, la pandémie de COVID-19, et plusieurs épisodes de sécheresse. La reprise du secteur touristique en 2023, surpassant les niveaux d’avant-pandémie malgré le tremblement de terre dans la région de Marrakech. Le déficit du compte courant, bien inférieur aux prévisions, souligne également la diversification économique réussie du Maroc, avec le tourisme, l’automobile et les phosphates comme secteurs d’exportation clés.
Les réformes socioéconomiques et budgétaires en jeu…
L’extension de la protection sociale et l’accélération de la digitalisation devraient contribuer à formaliser davantage l’économie et à élargir l’assiette fiscale. Les autorités marocaines prévoient également d’éliminer progressivement les subventions sur le butane, le blé et le sucre, libérant ainsi des ressources pour financer l’extension de la couverture de santé et les allocations familiales ciblées.
La réforme de la TVA, inscrite dans la loi de finances 2024, viserait également à simplifier le système fiscal et à encourager la formalisation des entreprises. Bien que les réformes prennent du temps à porter leurs fruits et que la pénurie d’eau reste un défi, des réformes favorables aux entreprises visent à attirer davantage d’investissements privés, tant nationaux qu’étrangers, en modernisant le cadre légal et réglementaire.
Un environnement institutionnel et économique en mutation
Le Maroc s’attend à une croissance économique moyenne de 3,6 % entre 2024 et 2027, tirée par une demande intérieure robuste et un investissement privé stimulé par les réformes économiques en cours. Malgré sa dépendance à l’agriculture, sensible aux aléas climatiques, le Maroc met en œuvre un plan d’action d’envergure pour atténuer la pénurie d’eau et optimiser l’utilisation des ressources en eau.
Le déficit budgétaire devrait se réduire progressivement pour atteindre 3 % du PIB d’ici 2027, grâce à l’augmentation des recettes dans des secteurs clés et à la poursuite des réformes budgétaires. Malgré un endettement gouvernemental plus élevé que les niveaux pré-pandémiques, le profil de la dette reste favorable, avec une maturité moyenne relativement longue et une grande partie libellée en devise locale.
Un avenir prometteur malgré les défis
En somme, le Maroc se positionne sur une trajectoire de croissance plus forte et inclusive, soutenue par une série de réformes socioéconomiques et budgétaires. La perspective positive attribuée par S&P souligne le potentiel du pays à poursuivre sur cette voie, malgré les défis persistants tels que la pénurie d’eau et la nécessité de continuer à diversifier l’économie. La capacité du Maroc à maintenir l’accès au financement et à attirer les investissements étrangers sera cruciale pour réaliser ses ambitions de croissance et de consolidation fiscale à moyen et long termes.
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