A la suite de la publication des résultats 2021 des sociétés cotées, il en ressort une masse bénéficiaire (somme des résultats des sociétés cotées) de 28,2 Milliards de MAD contre 18,15 Milliards de MAD. Soit une hausse de 55,8%. En retraitant des dons versés au titre de l’année 2020, la croissance est 24,8%.
Cette masse bénéficiaire de 2021 est en baisse de -2,5% par rapport au niveau enregistré en pré-crise sanitaire c’est-à-dire de 2019 et qui avoisinait les 29 Milliards de MAD (retraitée de la sanction infligée à IAM). Ce léger retard par rapport à 2019 a été rendu possible grâce à la contribution positive de la quasi- totalité des secteurs de la côte.
Evolution de la masse bénéficiaire de la côte depuis 2016 (en MrMAD)
Quels drivers haussiers pour cette année ?
Réouverture de l’économie et reprise de la croissance :
Depuis la fin du confinement, une reprise de la consommation a été différenciée selon les secteurs. Profitant de la réouverture des CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants), la forte reprise des chantiers d’infrastructure… la majorité des sociétés ont profité de cette reprise affichant une croissance à deux chiffres de leurs volumes de vente. Cela a permis d’améliorer le levier opérationnel et de contenir en partie la hausse des intrants et du prix du frêt maritime particulièrement pour les cimenteries.
Banques & Assurances : un rattrapage à mi-chemin
Quoiqu’en forte hausse par rapport à 2021 le secteur n’a pas encore récupéré la totalité de son niveau de résultats de 2019, un retard de près de 2 Milliards et ce malgré la hausse continue des indicateurs d’activité. cela trouve son origine principalement dans l’approche prudente adoptée par les banques en maintenant un coût du risque au-dessus de son niveau normatif à 1,1% des encours crédits, plus particulièrement pour la Banque centrale populaire qui affiche toujours un coût du risque élevé à près de 2%.
Une approche qui trouve son sens dans le contexte actuel de fort ralentissement de la croissance économique (+0,7% sur la base de la dernière prévision de BKAM) et de la persistance des pressions inflationnistes émanant de l’étranger en lien avec les montées des tensions géopolitiques. Les assurances quant à elles affichent un retard de 200 Millions de MAD suite à la normalisation de la sinistralité automobile, et ce malgré la forte reprise des primes vies et non vie, ainsi que le bon comportement des marchés financiers en 2021 notamment suite à la hausse du marché action de 19% en 2021.
Les profiteurs de la flambée des matières premières :
Si la forte hausse des matières premières entamée au S1 2021 à exercé une pression sur les intrants de certaines sociétés, d’autres ont en profité et a fortement amélioré leurs rentabilités et leurs contribution dans cette croissance de masse bénéficiaire notamment :
- Les minières : Un additionnel de 746 Mdhs par rapport à 2020 a été possible en grande partie par un effet prix particulièrement pour Managem qui a profité de la hausse des cours de l’or, du cuivre, du cobalt, du plomb et du zinc compensant la baisse de la teneur enregistrée par SMI et qui a enfoncé son déficit à plus de -164 Millions de MAD
- Sonasid : Dans un contexte marqué par la hausse des prix des intrants sur le marché international et par la reprise de la demande sur le marché de la construction. Le spread billete feraille a été néanmoins profitable tout au long de l’année profitant à la marge d’EBE de la société et au RNPG qui atteint 108 Millions de MAD , un niveau pas atteint depuis 2014
- SNEP : Grâce à la conjoncture favorable des prix, puisque le prix du PVC étant fortement corrélé au prix du pétrole, la société a pu amélioré ses réalisations financières atteignant une hausse de 18% de CA et une hausse de 40% de son résultat net.
Pour 2022, la consolidation de cette forte reprise resterait fortement tributaire de :
L’environnement inflationniste qui resterait lui-même corrélé à des questions d’ordres géopolitique notamment aux scénarios d’escalade du conflit entre la Russie et l’Ukraine…
la normalisation du risque bancaire
La capacité de l’état à surpasser cette période de perturbations inflationnistes sans pour autant réaliser des coupes budgétaires qui seraient préjudiciables directement ou indirectement à quelques sociétés cotées .
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