Les crédits bancaires à l’économie dans la région UEMOA ont affiché à fin Août 2021 une légère baisse de -0.08% en YTD . Cette quasi-stabilité rompt avec la forte croissance affichée par le secteur bancaire durant cette dernière décennie et qui avoisinait les 18%. Elle a été possible grâce à la faible bancarisation dans ces pays majoritairement à faible revenu, aux besoins grandissants de financement des infrastructures, ainsi que les besoins d’équipement provenant de l’émergence de la classe moyenne.
Seuls la Guinée Bissau, le Mali et le Togo enregistrent une hausse de leurs encours respectivement à 34%, 5,2% et 4,5%. En revanche, les autres pays de la région affichent une baisse, et qui a été plus marquée en Côte d’ivoire à -3 ,4% qui demeure la locomotive de la région représentant 35% de encours globales.
Le financement des besoins importants des Etats, en lien avec la crise de la Covid-19 et l’exécution de plans de relance a contribué à accroître les créances nettes des banques sur les pays membres.
Il n’est pas difficile d’ailleurs de constater qu’il existe un effet d’éviction très clair pour les financements grandissants des gouvernements au détriment de la sphère privée qui explique en partie ce ralentissement, comme illustré dans le graphique ci-dessous :
La part des crédits à l’économie est passée en 5 ans de 70% à 62% soit une baisse de 8 point par rapport aux créances intérieures globales (Créances sur l’état + crédits à l’économie).
Derrière cette stagnation aussi, les répercussions néfastes de la contraction sans précédent qu’à connue la région en 2020. Alors que la pandémie se poursuit et les taux de vaccination demeurent très faibles. les autorités font face à un environnement de plus en plus difficile, avec des besoins grandissants, des ressources limitées et des arbitrages délicats. Sauver des vies reste la priorité numéro un mais il faut aussi de toute urgence hiérarchiser les dépenses, augmenter les recettes, renforcer la crédibilité et améliorer le climat des affaires.
Côté perspectives, la tendance devrait s’améliorer relativement, puisque la BCEAO dans sa note de conjoncture du mois de Septembre table sur un accroissement des créances intérieures qui serait lié à la hausse attendue, en glissement annuel, des créances nettes sur les unités de l’administration publique centrale (+2.982,8 milliards ou +25,9%) et à celle des créances sur l’économie (+2.109,1 milliards ou +9,0%).
Les banques continuent en dépit de ce ralentissement qui a bien resserré les marges d’intérêts d’afficher une forte résilience avec notamment une stabilité du taux des créances en souffrances à 11%, un niveau assez similaire pré-crise pandémique.
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