On considère l’investissement en obligations comme un placement de bon père de famille. Pour autant, il n’est pas exempt de risques. Certains risques majeurs ne doivent pas être ignorés : le risque de taux, le risque de liquidité et le risque de défaut. D’autres risques méritent également d’être pris en considération : risque inflationniste et risque de contrat.
Le risque de taux d’intérêt
Les obligations sont des actifs longs sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt. Un peu plus loin dans cet ouvrage, nous étudierons la relation inverse entre le prix d’une obligation et les taux d’intérêt du marché. Toutefois, cette liaison est suffisamment importante pour que nous la notions dès à présent : lorsque les taux sur les marchés s’élèvent (baissent), le prix des obligations baisse (augmente). Le prix s’ajuste de manière que les obligations appartenant à la même classe de risque, offrent le même taux de rendement. Cette sensibilité est d’autant plus forte que la maturité est éloignée.
Le risque de liquidité
La taille du marché secondaire est le gage d’une bonne liquidité. La technique de l’assimilation a permis de constituer pour les titres d’Etat des lignes très importantes, moins sujettes aux déséquilibres. Pour les autres obligations, cependant, le marché obligataire est un marché moins liquide comparé au marché des actions car les volumes échangés sont plutôt faibles. En cas de cession avant l’échéance, il est nécessaire de trouver une contrepartie qui consent à racheter le titre. Certains émetteurs prévoient des contrats d’animation. La clause de rachat anticipé peut être considérée comme un élément de soutien des cours.
Le risque de signature
Ce risque se concrétise lorsque l’émetteur est dans l’incapacité de tenir ses engagements concernant le paiement des intérêts et le remboursement du capital. Il est nul pour les emprunts d’Etat ou garantis par l’Etat (emprunts souverains émis par les Trésors publics des États-Unis, de l’Allemagne ou de la France). Les agences de notation donnent des indications précieuses pour apprécier la qualité de la signature.
Certaines obligations présentent un caractère spéculatif très marqué : les obligations de pacotille ou junk bonds (littéralement, obligations pourries). Trois figures complètent l’étude du risque de défaillance : probabilité de défaillance après l’émission pour les notations attribuées (AAA…CCC), défaillance des émetteurs américains et européens, taux de défaut des entreprises au cours de la même période. Une analyse de solvabilité est réalisée par les agences de notation pour pouvoir apprécier cette notation .
Le risque inflationniste
Ce risque est à prendre en compte car l’obligation est un actif de long terme. L’évolution du taux d’inflation conditionne le pouvoir d’achat du placement et par là son taux de rendement réel (par opposition au taux de rendement nominal). Aujourd’hui, ce risque est faible pour les pays de l’OCDE. Les obligations à taux variables ont constitué, à une certaine époque, une réponse à ce risque.
Le risque de contrat
Lorsque les obligations sont achetées sur le marché secondaire, la cotation ne fournit pas l’existence de certains éléments, comme une clause de remboursement anticipé ou d’une clause d’indexation. Il faut donc se référer au contrat d’émission.
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