Evergrande, c’est quoi ?
Evergrande est le deuxième plus gros promoteur immobilier en Chine qui s’est diversifié ces dernières années pour devenir un des plus gros conglomérats du pays comptant un total actif de 300 milliards de dollars.
Le groupe a investi dans un club de foot, des parcs d’attractions, dans une eau minérale, des voitures électriques, dans l’élevage de cochons, mais également dans le domaine l’assurance tout ça pour accumuler une dette de 300 milliards de dollars. l’équivalent de la dette publique de l’Autriche. L’essentiel de cette dette provient de son activité immobilière libellée majoritairement en Renminbi (76%), le reliquat étant libellé en dollar et en HK dollar.
Une crise de liquidité avant tout
A analyser la structure bilantielle du groupe Evergrande, il n’est pas difficile de constater que le gros déséquilibre entre la montagne de projets que le groupe détient (à peu près 1300 projets) et le financement qui y est associé.
En effet le gros de la dette financière qui compte pour près de 107 milliards de dollars ( 1/3 de la dette globale) est concentré sur des maturités courtes inférieures à 2 ans. Face à cela la durée de réalisations des projets pouvant dépasser les 4 ans. La raison pour laquelle le groupe s’est retrouvé à court de liquidité consécutivement au fort ralentissement des ventes entraînant moins d’entrée de liquidités.
Les autres 2/3 de la dette globale (hors financières) soit près de 200 milliards de dollars correspond aux dettes auprès des sociétés de construction, des sous-traitants mais également aux personnes qui ont avancé leur argent pour l’achat de leurs appartements estimés à 1,6 millions non encore livrés.
Cette crise de liquidité est d’ailleurs quelque chose de récurrent pour ce groupe qui a été shorté pendant toute cette dernière décennie à cause des déboires du groupe dans sa mauvaise gouvernance et sa gestion funeste de sa trésorerie.
Dans un scénario de défaut d’Evergrande, cela devrait constituer un vrai facteur de déstabilisation des marchés financiers, malgré la faible exposition des banques étrangères sur la dette globale du groupe évaluée à près de 2%.
le gouvernement chinois a tout intérêt à limiter l’impact social de cette affaire puisque ça concernerait plusieurs millions de personnes dans le pays entre ses clients, ce que le groupe emploi directement et indirectement, et pire encore à travers une contagion sur tout le secteur immobilier et bancaire chinois.
la dimension sociale de ce qu’on peut appeler petit porteur en chine revêt une dimension essentielle qui est celle de la pérennité du régime . Il se serait difficile de mécontenter précisément cette classe sur laquelle le gouvernement veut bâtir son modèle de croissance avec moins de disparités et plus inclusif .
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